RG Veda

Chose promise, chose due. Je vous avais dit que je ferai des commentaires sur les mangas de CLAMP, je vais commencer par l'un de leurs premiers manga (en plus je viens de les recevoir pour Noël :p).

Les infos pratiques d'abord:

RG Veda
auteur : CLAMP
disponible en France chez Tonkam
disponible en version japonaise chez Kodansha
10 volumes parus en France et au Japon (série terminée)

 

L'histoire se passe dans un passé lointain où les dieux et leur clan divin protègent encore l'univers - le tenkai - des démons; mais un jour, le dieu de la foudre, Taïshaku-Ten, se révolta contre l'Empereur du Ciel pour acquérir le pouvoir, il tua l'Empereur puis il défit le clan de Ashura-Ô - le dieu des batailles - dernier fidèle de l'Empereur grâce à la traîtrise de sa femme - une mortelle - qui devint ainsi l'Impératrice du Ciel et immortelle.

L'Impératice mit au monde des jumeaux, le fils de Ashura et dernier membre de son clan, et Ten-Ô le fils du nouvel Empereur du Ciel. Kuyo, la prophétesse, est la seule à refuser de se soumettre au nouvel Empereur et refuse de le "lire les étoiles" pour lui, par colère de ne pas avoir ses services. Taïshaku-Ten l'enferme dans un cachot dans le palais Zenmi.
Trois cent plus tard, Kuyo s'évade. Taïshaku-Ten charge Yasha-Ô, le dieu guerrier du nord et vieil ami de la prophétesse, de traquer et de tuer la fugitive. Kuyo est rapidement retrouvée par Yasa-Ô et délivre une prophétie vieille de trois cent ans : il est l'une des six étoiles noires qui sont destinées à se réunir pour détruire le ciel, et elle lui indique comment trouver un enfant qui est lui aussi une des étoiles noires. Cet enfant est Ashura - l'enfant de Ashura-Ô. Malgré la malédiction dont est victime Ashura, le bannissement de son clan et la prophétie selon laquelle Ashura tuera Yasha-Ô, Yasha-Ô gardera l'enfant et l'élevera comme son fils. La cruauté grandissante dont fait preuve Taïshaku-Ten va faire se révéler les quatre autres étoiles noires.

RG Veda est un très libre interprétation de l'histoire de Veda hindoïste. Les noms des personnages sont des variations sur les noms japonisés des dieux hindous. Les CLAMP exploitent ainsi un filon qui va faire leur succès : le mystique totalement incompréhensible même pour des japonais. Mais ici les personnages font très nettement indien (avec des tenues adaptées). Mais ce n'est pas tout: à la fin de chaque tome elles font un résumé du tome dans un univers différent (un poste de police, une grande entreprise...), et les critiques en tout petit à côté des personnage les démystifient, et les rendent quand même plus humains; c'est vrai qu'on est loin des full deform de Card captor Sakura, mais bon, il y a en quand même pas mal.
On retrouve un dessin typique de la fin des années 80, mais avec tous les débordements de pages et d'effets dans tous les sens très chers aux CLAMP. Notamment, il faut noter que bien qu'avec mon résumé, on pourrait penser que c'est un shonen, c'est quand même un shojô, et les CLAMP exploitent à fond des situations ambigües entre l'androgyne Ashura et Yasha-Ô (vous pouvez le constater avec l'image à côté...) qui joue à la fois le rôle de père et de mère. Les histoires d'amour fleurissent un peu partout, notamment entre Ten-Ô et Kendappa-Ô - la déesse de la musique - et entre Kendappa-Ô et Soma, ou alors entre des déesses et Yasha-Ô.

Là où se manga est original, c'est que le jeune Ashura semble avoir une double personnalité, et notamment une personnalité très violente et indépendante; il ne faut pas oublier que, selon le résumé, Ashura est le fils et l'héritier du dieu de la guerre.
Ce manga est servi par un rythme de narration égal, sans lenteur surperflue et par une image, comme d'habitude, toujours magnifique. A conseiller pour ceux qui n'ont pas peur de lire un manga où tout n'est pas compréhensible, et qui n'ont pas peur de lire un shojô.

Deux phrases de plus sur les deux OAV qui ont découlé de cette série. Il ne sont vraiment pas à la hauteur, n'ont pas de début, pas de fin, aucune conclusion: bref des histoires qui de toute façon ne peuvent être comprises que par ceux qui connaissent déjà la série, le rythme décevant, mou. A éviter; ou ne regarder que pour la culture.